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1 décembre 2006

Keyshun HysToRia (Monaco Grand Prix 2006)

Le Grand Prix de Monaco, c'est La Mecque de la religion Formule 1, le pélerinage qu'il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie pour se rendre compte de la puissance de ce sport. Pour l'année de mes vingt ans, ma famille a voulu marquer le coup en me payant l'un des plus beaux rêves de ma vie, cette petite chose qui va graver 2006 éternellement dans ma mémoire. Monaco, c'est le rêve européen, un havre de paix où résident des dizaines de personnes célèbres. Monaco c'est un circuit automobile comme on en fait plus, où seuls la folie et le courage permettent de l'emporter, en passant à moins de cinq centimètres du rail de sécurité. Monaco, c'est surtout le révélateur du talent des pilotes où seuls les meilleurs se sont imposés dont mes deux idoles: Ayrton Senna l'a emporté à six reprises en dix participations dont cinq fois d'affilée, Juan Pablo Montoya s'y est imposé contre toute attente en 2003.

Dans le train couchette qui m'emmène à Monte-Carlo, j'essaye de fermer l'oeil tant bien que mal. Dans mes songes, j'entends déjà résonner les moteurs de 800 chevaux. Dans mes songes, j'entends les ronflements couchettedu mec bourré qui dort juste en dessous de moi. Les gouttes de sueur commencent à perler sur mon front, sur mon torse, dans ma nuque. Le bruit assourdissant du train en marche me berce puis me réveille subitement. L'odeur d'alcool consommé mêlée à celle de pieds puant me donnent la nausée, m'irritent les narines. Je me dis qu'il faut être taré pour faire ce que je suis en train de faire, alors que je suis à quelques jours à peine de mes examens... Mais l'excitation du moment et la joie de réaliser un rêve finissent par avoir le dessus. Une petite voix avec un accent du Sud s'exclame: "Gare de Monte-Carlo, deux minutes d'arrêt. Gare de Monte-Carlo, deux minutes d'arrêt.". L'adrénaline monte d'un coup: je suis arrivé sur le Rocher! La nuit agitée que je viens de passer est totalement oubliée, il ne me reste plus qu'à franchir la porte du train pour entrer de plein pied dans mon rêve. Après avoir marché pendant un ou deux kilomètres dans les immenses souterrains de la gare, j'aperçois le bout du tunnel. Je suis ébloui par les rayons du soleil qui pénètrent dans la pénombre du tunnel, me cachant le peu de choses que je pourrais apercevoir en marchant. En sortant, je vois le paysage très particulier: le soleil se reflète sur la mer bleue turquoise, les immenses yachts sont légions dans le petit port, les immeubles sont construits en hauteur, à même la roche et cela fourmille de gens dans les petites et étroites rues. Je me dis DSC01424que je suis passé dans un autre monde... Pendant quatre jours, la ville vit au rythme du Grand Prix. Partout où je porte le regard je vois des supporters habillés aux couleurs de Renault, de Ferrari. Moi j'ai décidé de rester soft: pas de casquette Montoya afin de me fondre dans la masse et ne pas ressembler au beauf primaire qui vient assister à une course. Pourtant j'en aurais bien eu besoin... Le soleil tape dur sur le crâne et ceci conjugué au peu d'heures de sommeil que j'ai passé, je suis prêt à tourner de l'oeil. J'ai quelques vertiges, difficiles à surmonter. Je déambule dans les rues à la recherche de ma tribune, qui est de l'autre côté du circuit. Je dois y accéder par un bateau navette. Après avoir marché trois quarts d'heure, je finis par trouver le petit accès qui m'emmène au ponton d'où va partir la navette.

Je me perds au milieu des préfabriqués mis là pour l'occasion, où se trouvent des cuisines, des terrasses pour les VIP... Je finis par tomber nez à nez avec deux magnifiques jeunes filles. Elles Pit_babesont là, apparues devant moi comme une vision féérique. Je me dis que ce n'est pas réel, c'est le genre de filles que l'on voit dans les magazines: symbole de la perfection physique, image d'une société où la beauté parle plus que tout le reste. Une des deux a compris que je les observais sans oser m'approcher d'elles. Elle déambule le pas léger vers moi, faisant pivoter son opulente poitrine de droite à gauche à chaque pas, dégageant des ondes sensuelles en mettant un pied devant l'autre. Je la regarde, émerveillé, sans comprendre ce qu'il m'arrive. Pris entre le désir et le réel, je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus où je suis. Plus elle s'approche, plus je sens une goutte de sueur perler le long de ma nuque. Le soleil tape toujours aussi sec: je me sens de plus en plus mal. Je suis dans un état second, je la désire plus que tout autre chose en cet instant... Mais je ne peux pas répondre à un jeu de séduction d'une telle créature, sortie tout droit d'un mauvais fantasme. Je finis par lui sourire en lui faisant un signe de la main. Puis je m'éloigne peu à peu, les yeux éblouis, la tête dans les étoiles. Je me dis qu'il n'y pas à douter, je suis dans un autre monde, où les filles sont payées pour être désirées, où il n'y a pas de place pour la laideur ou la pauvreté. Chassant ces images de ma tête je finis par trouver ma place dans la tribune située juste derrière le tunnel. L'attente est longue en plein soleil et en pleine chaleur, très longue. Je suis venu pour admirer Juan Pablo Montoya, parce-que j'ai un curieux mauvais présentiment sur la suite de sa carrière. A 12h30, j'ai enfin pu l'apercevoir trônant fièrement à l'avant du camion plateau transportant les pilotes. L'émotion m'envahit, je me sens passer des rires auxDSC01418 larmes de joie. Il est là à saluer le public avec ses gros avant-bras et il ne sait certainement pas que j'existe dans la foule alors que moi je ne vois que lui au sein des pilotes, comme c'est le cas depuis deux bonnes années. 13h58: les moteurs sont mis en route, les choses sérieuses vont commencer. Tout ce que je veux c'est voir Montoya faire une belle course. Tout ce que je veux c'est vivre un moment de joie grâce à lui en pouvant l'admirer directement. La course est stressante. Les supporters espagnols assis à côté de moi me fatiguent, le bruit des moteurs est assourdissant. Mais Juan-Pablo est bien là à chaque boucle... Il réalise une de ses meilleures performances de la saison en terminant second. Lors de son tour d'honneur, je cris, je me lève, je fais des signes. Je me dis que ce podium va relancer la suite de sa saison, je me dis que j'ai bien fait de venir, comme si le jour avait été béni... Je ne pouvais pas savoir que cela allait être la dernière fois que j'allais vibrer grâce à lui...

Voilà la magie de Monaco...

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