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23 mai 2007

Le 13 Avril 1986: Ayrton Senna remporte le Grand Prix d'Espagne de justesse...

1986_Angleterre

Ayrton Senna arrive à Jerez de la Frontera, en Espagne, le coeur léger. En effet, la Lotus-Renault 98 Turbo se comporte à merveille depuis le début de la saison. Pour la première manche du championnat, au Brésil et alors qu'il s'était élancé de la pole position, il a terminé à une brillante seconde place. De quoi satisfaire le jeune Brésilien et le rassurer sur le potentiel de sa monoplace. Il s'est affirmé depuis plus d'un an maintenant comme un des ténors du plus haut niveau du sport automobile et chacun reconnaît l'immense talent dont il fait preuve. Les qualifications font partie de ses spécialités. En 1985, il a signé sept poles positions sur les seize possible! C'est un fait, personne n'arrive à la cheville d'Ayrton lorsqu'il s'agit de réaliser un tour extrême. Lors des essais qualificatifs du samedi, il a à nouveau fait l'étalage de tout son talent. La séance vient de débuter et Senna est confortablement installé dans sa monoplace, casqué. Il a déjà réalisé le meilleur temps lors de la séance du vendredi après-midi et il sait qu'il sera difficile à battre. Alors que les autres s'évertuent à se rapprocher de son temps, il attend, tranquillement. Le pilote au casque au jaune est imperturbable. Les yeux fermés, il semble s'être évadé, comme si son corps était dans la voiture mais pas son esprit. Il refait un tour de circuit dans sa tête, revoit les freinages un par un, les points de corde, les réaccélérations. Il sait exactement où il perd du temps et où il en gagne par rapport aux autres. Il sait comment réaliser le tour parfait. Pendant ce temps, les Williams-Honda de Nelson Piquet et de Nigel Mansell lui sont passées devant. Ayrton lève le doigt d'un geste autoritaire, demandant à ses mécaniciens de mettre le moteur en marche. On lui passe le tout dernier train de pneus qualifs, à l'adhérence phénoménale mais très éphémère. Tout va se jouer sur ce tour, la dernière chance de se mettre tout en haut de la feuille des temps...

 

Lors de son tour de chauffe, il effectue des zig-zag afin de vérifier que tout fonctionne convenablement et surtout, pour faire monter ses pneus en température. Le moteur Renault rugit lorsque la monoplace noire passe le long de la ligne droite des stands. Sa monture lui obéit au doigt et à l'oeil et il ne commet aucune erreur, suivant le tour parfait qu'il avait imaginé avant de s'élancer. La petite mais agile Lotus 98 T vole de virage en virage jusqu'à la ligne d'arrivée. A son passage, le chronomètre est arrêté. 1'21"605. C'est huit dixièmes mieux que tout le monde! Le Maître des qualifications a encore frappé. Senna n'est pas "Magic" pour rien... Il fait beau et chaud lorsque les monoplaces s'installent sur la grille de départ le lendemain. Pour la neuvième fois de sa carrière, Ayrton va s'élancer en tête de la meute. Au départ, la Lotus-Renault jaillit de sa place sur la grille de manière parfaite: Senna garde la tête au premier virage. Très vite la Lotus se détache. Pendant une trentaine de tours, le Brésilien va mener le Grand Prix d'une main de fer, ne commettant aucune erreur. Cependant, la Williams-Honda de Nigel Mansell est en train de réaliser un festival derrière la Lotus-Renault. L'Anglais, pendant très longtemps cinquième, est en train de remonter comme un boulet de canon sur la tête de la course. Au 40ème tour, Mansell passe Senna sans coup frérir. Ayrton a du mal à tenir sa monoplace dans le sillage de la Williams. Il comprend très vite que la victoire est en train de lui échapper, qu'il ne se bat pas à armes égales. Mais il n'est pas du genre à baisser les bras aussi facilement. Alors que l'on s'attendait à une victoire de Mansell, Ayrton revient dixième par dixième, seconde par seconde. Il repasse le Britannique au 63ème tour, alors que ce dernier doit s'arrêter aux stands, les pneus détruits. Bien que la joie l'envahit, il sait que la course est loin d'être finie d'autant que Nigel n'a pas dit son derrière mot: il est en train de remonter en trombe et il a déjà passé Prost pour reprendre la seconde position. Il reste quatre tours. Alors que Mansell est en train de revenir très fortement, Senna essaie de perdre le moins de temps possible. Ses bras le font souffrir, sa Lotus-Renault perd peu à peu en efficacité mais Ayrton est concentré comme jamais. Au début du dernier tour, la Williams est là, dans les roues de la Lotus, se faisant de plus en plus pressante. Mais Senna ne perd pas ses moyens. A l'amorce de la dernière ligne droite, il est toujours en tête et il fait hurler tous les chevaux de son Turbo Renault. Mansell est tapi dans son aspiration et à dix mètres de l'arrivée, il se déporte. Au moment de passer la ligne, les deux voitures sont côte-à-côte!!! Senna est déclaré vainqueur au photo-finish pour une des plus petites marges qu'il soit: 14 millièmes de secondes!

 

Au moment où le Brésilien sort de sa monoplace, il a l'air éreinté. Il est trempé de sueur et il tient fermement son bras gauche, fortement endolori. Les stigmates d'une rude et intense bataille contre une monoplace devenue difficile à piloter et contre un adversaire coriace, Nigel Mansell. Les deux pilotes ne le savent peut-être pas mais ils viennent d'écrire une des plus belles pages de l'histoire du sport automobile. Et ce n'est pas la dernière... Ayrton Senna a en tout cas démontré qu'il pouvait se montrer tenace et qu'il ne lâchait jamais prise. Dans l'adversité il est même encore plus fort car il sait rassembler toutes les forces de son corps au point précis où celui-ci en a besoin: "Avec la puissance de  l'esprit, la détermination, l'instinct et bien sûr l'expérience, on peut voler très haut." comme il a déclaré. Il sait sans doute mieux contrôler que tous les autres pilotes les capacités de son corps et de son esprit, à l'extrême, comme il le démontre en qualifications. Mais aujourd'hui, il est épuisé au moment de monter sur le podium. Au moment où est joué l'hymne brésilien, son visage rayonne et Ayrton regarde son clan, en bas du podium, et leur fait un clin d'oeil. Il est pour la première fois de sa carrière en tête du championnat après deux manches et cela lui apporte énormément de satisfaction. Mais il va être déçu: même s'il signe une nouvelle fois un nombre de poles positions (huit) sa monoplace n'est pas assez compétitive en configuration course. Plusieurs podiums vont venir récompenser son talent en cette saison 1986, mais peu de victoires. A part le Grand Prix d'Espagne, Ayrton Senna  ne remportera qu'une seule course, entre les murs du circuit urbain de Detroit. Il sait que Lotus ne fait pas le poids face à l'armada Williams-Honda et il commence à se poser des questions sur la saison à venir. Renault a déclaré qu'ils allaient quitter la Formule 1 à la fin de l'année 1986. Senna est pendant un temps inquiet mais il sait que son avenir est assuré. Honda, qui possède actuellement deux des meilleurs pilotes au monde en les personnes de Nigel Mansell et de Nelson Piquet, désire obtenir les services du jeune Brésilien dont ils ont eu vent de la grande capacité de travail et de mise au point. Les Japonais aiment le travail et avoir un pilote aussi pointilleux et travailleur que Senna leur permettrait certainement de progresser. C'est pourquoi un arrangement est trouvé entre les trois parties, Lotus, Honda et Ayrton Senna pour la saison 1987. Ce nouveau mariage ravit Ayrton, enchanté à l'idée de pouvoir travailler avec des personnes aussi motivées que celles de chez Honda.

1986_Espagne

Une magnifique tribute sur Ayrton Senna, simple, classe: For Ayrton

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