Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
>>>>Keyshun's blog
29 juin 2007

Les points chauds du globe... Le Cambodge

Cambodge

Cet Etat d'Asie du Sud-Est, situé entre la Thaïlande au nord, le Laos au nord-est, le Vietnam à l'est et au sud, et bordé par le golfe de Thaïlande au sud et à l'ouest, s'étend sur plus de 181 000 km² et abrite actuellement 12 millions d'habitants. Le pays est surtout connu pour avoir été victime, entre 1975 et 1979, d'une dictature particulièrement meurtrière, celle des Khmers rouges.

I/Entre apogée et décadence...

Entre les VIe et XVe siècles de notre ère, le Cambodge fut le centre de la civilisation khmère, après que les Kambudjas aient réussi à conquérir ce qui était alors un royaume hindou. Le bouddhisme remplaça alors l'hindouisme comme principale religion et de nombreux temples furent construits dont celui situé dans la capitale, à Angkor, aujourd'hui si célèbre. L'empire khmer connaîtra son apogée entre le XIe et le XIIe siècle, période au cours de laquelle il s'étendra de la Thaïlande au golfe du Tonkin et dans le delta du fleuve Mékong, à l'extrême-sud de la péninsule chinoise. A partir du XIIIe siècle, le royaume cambodgien se déplace vers le sud, transférant sa capitale à Phnom Penh, et entame un long déclin, demeurant fréquemment menacé par ses voisins, jusqu'à ce qu'en 1854 le roi Ang Duong se tourne vers les Français pour assurer sa protection. La France établit son protectorat à partir de 1863, puis rattache le Cambodge à sa colonie d'Indochine; elle permettra par la suite au Cambodge de récupérer les provinces occupées par le Siam, dont la région d'Angkor. A l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, le Cambodge est associé à l'Union française puis accède à l'indépendance en 1953. Le Cambodge s'est prudemment tenu à l'écart de la guerre de décolonisation indochinoise de 1946-1954, mais la guerre du Vietnam qui éclate au début des années soixante lui fera abandonner sa politique de neutralité.

Son ancien monarque, Norodom Sihanouk, avait abdiqué en faveur de son père en 1955 pour se lancer plus librement dans la politique et créer son propre mouvement, le Sangkum Reastr Niyum (la "communauté socialiste populaire"). A la mort de son père en 1960, le prince Sihanouk reprend le pouvoir, mais sans conserver son titre de roi, et entreprend de cultiver des relations cordiales avec le nouvel Etat du Nord-Vietnam, au prix de l'arrêt de l'aide financière américaine. Privée d'un soutien important, la situation économique du Cambodge s'aggrave, entraînant des protestations croissantes de la part de la population, tandis que la neutralité du pays est de plus en plus menacée par l'émergence de groupes communistes pro-Viet-Minh, les "Khmers rouges". Ces derniers lancent à la fin des années 1960 une telle insurrection dans le pays que Sihanouk est contraint de faire appel au général Lon-Nol, un anticommuniste convaincu, pour diriger le gouvernement. Sept mois plus tard, le 18 mars 1970, il orchestre un coup d'Etat qui destitue Sihanouk, avec la bénédiction des Américains.

II/Les Khmers rouges

Réfugié en Chine, le prince déchu se range aux côtés de Khmers rouges et crée en mai 1970 le "Gouvernement royal d'union nationale" (le Grunc) dominé par le parti khmer, le "Front uni national cambodgien" (Func). La guérilla lance ses opérations sur le territoire cambodgien, où le gouvernement fait appel aux Américains mais, en dépit de leur intervention, les Khmers rouges parviennent à prendre Phnom Penh le 17 avril 1975. Ils proclament l'"Etat du Kampuchéa démocratique", présidé par le prince Sihanouk et gouverné par le Premier ministre Pol Pot, leur chef. Un véritable régime de terreur se met alors en place: les élites sont massacrées avec leurs familles, les villes vidées de leurs habitants par la force (environ 50% de la population aurait ainsi été jetée sur les routes), contraints à tenter de survivre dans les campagnes, ou réduits en esclavage dans d'immenses travaux forcés... Aux 600 000 victimes de la guérilla de 1970-1975 s'ajouteront ainsi deux millions de morts supplémentaires. Dans sa politique d'uniformisation, Pol Pot annihile la personnalité de chaque Cambodgien (les cartes d'identité sont déchirées, les distinctions sociales sont supprimées, la population doit porter un vêtement uniforme noir) et toute trace de culture non marxiste (la monnaie disparaît, l'enseignement traditionnel est supprimé.)(!!!!!!!!!). Il déclare: "Nous devons donner de l'histoire du parti une image pure et parfaite"!

En décembre 1978, alors que la situation économique et humanitaire du pays s'avère catastrophique et que les protestations se multiplient dans la Communauté internationale, les autorités vietnamiennes décident d'intervenir militairement, sur les conseils de Moscou. Elles installent un nouveau régime communiste modéré alors qu'est proclamée la République populaire du Kampuchéa (RPK) présidée par Heng Samrin et dirigée par Hun Sen, le nouveau Premier ministre. Mais la lutte se poursuit car, aidés par la Chine, les Khmers rouges et les partisans de Sihanouk mènent une nouvelle guérilla depuis le nord-ouest du pays. En décembre 1987, des négociations s'engagent entre Sihanouk et Hun Sen, ainsi qu'entre les représentants chinois, vietnamiens, soviétiques... Aussi, bien que la paix ne soit pas encore signée entre Cambodgiens, les Vietnamiens se retirent du pays à l'automne 1989. Deux ans plus tard, le 1er mai 1991 le cessez-le-feu est signé.

III/ Le retour à la normalité

En mai 1993, le parti royaliste du prince Sihanouk, le "Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif" (Funcipec), remporte les élections devant le parti communiste (PPC) de Hun Sen. Norodom Sihanouk retrouve son trône et organise un gouvernement original comportant deux Premiers ministres: son fils, le prince Ranariddh, et Hun Sen. Ce système, difficilement viable, prend fin alors que Hun Sen parvient à écarter Norodom Ranariddh, en juillet 1997. En mars 1998, les élections législatives confortent le parti de Hun Sen au pouvoir; mais pour assurer une meilleure représentation des partis politiques et un équilibre avec l'Assemblée, un Sénat est instauré un an plus tard. Entre temps, la guérilla des Khmers rouges, qui s'était poursuivie en dépit des accords de Paris, signe en 1996 un traité de paix au sein duquel elle reconnaît l'autorité du nouveau gouvernement. Pol Pot, qui avait abandonné le commandement des Khmers rouges depuis 1985, devait mourir en 1998, après avoir été capturé et condamné à la prison à perpétuité l'année précédente.

Les Khmers tentent aujourd'hui de se fondre dans la vie politique légale: l'ancien bras droit de Pol Pot, Leng Sary, qui avait négocié sa reddition et celle de ses hommes en 1996, a ainsi fondé le "Mouvement démocratique national uni" (Dnum). Un tribunal "mixte" (organisé par l'Etat cambodgien et l'ONU) est aujourd'hui chargé de juger les Khmers rouges responsables de crimes contre l'Humanité commis entre 1975 et 1979. Malgré ces différentes avancées juridiques et politiques et une aide financière conséquente accordée par la Banque mondiale, la tâche du gouvernement demeure bien difficile, tant sur le plan économique que moral, dans un pays rongé par la douleur, la pauvreté et la corruption...

Cambodge1

Publicité
Publicité
Commentaires
>>>>Keyshun's blog
Publicité
>>>>Keyshun's blog
Archives
Derniers commentaires
Publicité