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21 juillet 2007

Le 23 Avril 1989: La déchirure...

1989_Br_sil1

Au début de la saison 1989, Ayrton est confronté à une chose qui ne lui ait jamais arrivé: il est devenu la référence, c'est lui qui porte le numéro un sur sa Mclaren MP4/5. Cela ne l'effraie pas pour autant et il se sent prêt à relancer une nouvelle bataille, une nouvelle saison en espérant que celle-ci se termine aussi bien que la précédente. L'écart s'est un peu resserré cette saison et les Mclaren n'ont plus la marge qu'elles avaient en 1988. 1989 marque l'abandon des moteurs à turbocompresseur et donc un retour en arrière pour certaines équipes, notamment Mclaren-Honda. Les ingénieurs japonais, avec l'aide de Senna, ont cependant préparé et mis au point un moteur remarquable, faisant très vite oublier les turbos. Mais Ferrari, Williams-Renault (de retour cette saison en tant que motoriste) ou Benetton-Ford ne sont pas en reste et compte bien récupérer plus que des miettes cette saison. Ayrton Senna est méfiant et attend la première course de la saison, chez lui, au Brésil, pour mieux jauger le potentiel de sa monoplace. Il attend beaucoup de cette course et il va être bien déçu... Alors qu'il s'élance de la pole position, il est pris dans un accrochage au premier virage. Il termine la course à une anonyme onzième place, loin de son coéquipier Alain Prost, deuxième, et de Nigel Mansell, vainqueur. Personne ne s'attendait vraiment à ce que la Ferrari du Britannique remporte la course, au nez et à la barbe des Mclaren boys mais c'est surtout grâce au talent de Mansell que la Ferrari n°27 a franchi victorieusement la ligne d'arrivée. Ayrton est rassuré car il sait que malgré le fait que l'écart se soit resserré, la Mclaren-Honda est toujours la machine à battre. Il se concentre donc sur un Alain Prost revanchard comme rival pour le titre. Il le sait, une nouvelle fois, la bataille va être rude...

Confirmation dès la seconde manche du championnat qui se dispute sur le rapide mais dangereux circuit d'Imola, à San Marin. Dès les qualifications les deux étalons de Mclaren-Honda s'en donnent à coeur joie faisant tomber le chrono à chaque passage. C'est le Brésilien qui est le meilleur à ce petit jeu, obtenant une nouvelle brillante pole position, deux dixièmes devant son coéquipier. Au moment où le départ est donné, Ayrton s'élance parfaitement et prend la tête juste devant Alain Prost. Au troisième tour de la course, Gerhard Berger, alors cinquième, sort violemment à Tamburello et sa voiture s'enflamme. La courbe de Tamburello, où Piquet est sorti deux ans auparavant dans un effroyable accident et dont le destin va être scellé un jour funeste de mai 1994... La course est arrêtée alors que l'on extraie le sympathique Autrichien de sa Ferrari disloquée. Ses jours ne sont pas en danger, heureusement. Il a juste quelques brûlures et contusions. C'est un miracle... Un nouveau départ est donné et la course reprend au troisième des soixante et un tours. Cette fois-ci, c'est Alain Prost qui prend le meilleur départ mais Senna réagit rapidement en reprenant la tête quelques virages plus loin. Les positions sont figées et Senna s'envole vers sa première victoire de la saison et Mclaren-Honda son onzième doublé en dix-huit Grands Prix. Sur le podium, l'ambiance est pourtant tendue. Alain Prost a le visage fermé et n'adresse même pas un regard à son coéquipier brésilien. De retour aux stands, le Français s'explique à la presse: "Je suis profondément déçu par le comportement d'Ayrton. Il n'a pas respecté notre pacte de non-agression valable pour le premier tour. Il n'est pas loyal!"

Ayrton est dans l'incompréhension et rétorque: "C'est vrai qu'il y avait un accord entre nous. Mais il stipulait que nous ne devions pas nous attaquer au premier tour. Or en comptant le premier départ, je l'ai dépassé au quatrième tour! La question ne se pose donc pas." Ceci est le premier élément qui démontre la terrible tension qui règne dans le stand Mclaren depuis maintenant plus d'un an. C'est l'expression d'une dualité exacerbée depuis le début de la saison 1988. Chacun d'entre eux veut vaincre l'autre, à tout prix et n'accepte pas la défaite. C'est la marque des grands champions. Le pari de Ron Dennis, arriver à gérer deux pilotes du même calibre, s'il s'avère payant en terme de résultats, il a par contre des conséquences qui sont très néfastes en terme de cohésion au sein de l'écurie. A Imola, c'est une véritable guerre qui commence au sein de l'équipe Mclaren entre Alain Prost et Ayrton Senna. Deux semaines plus tard, à Monaco, Ayrton et Alain s'expliquent. Prost, après avoir obtenu les excuses qu'il attendait, s'empresse d'aller révéler la teneur de l'entretien aux médias. Senna n'accepte pas cette trahison: "Sur l'insistance de Ron Dennis, j'ai accepté de m'expliquer avec Alain et on peut effectivement considérer que je me suis excusé. Mais en ayant dévoilé la teneur de notre entretien, Prost a tout cassé. Les choses ne seront plus jamais comme avant." Ce à quoi Prost rétorque: "Je suis quelqu'un d'honnête alors qu'Ayrton ne l'est pas. C'est aussi simple que cela, nous n'avons donc rien à faire ensemble." "L'affaire Imola" prend des proportions dantesques et les deux hommes ne s'adressent plus la parole. Le rêve de Ron Dennis tombe à l'eau et il se retrouve avec une situation délicate à gérer. Et ce n'est que le début...

1989_Imola

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