A la croisée des chemins...

Rien ne va plus pour Andy Roddick. Après un début d'année tonitruant où il a notamment disputé quatre finales et remporté deux titres en quatre mois, l'Américain a depuis rarement enchaîné plus de deux victoires. Cette mauvaise série a continué à l'US Open, où il a été sorti par Janko Tipsarevic au deuxième tour. Mauvais résultats, mononucléose... A la limite de sortir du Top 10, Andy Roddick semble plus que jamais à la croisée des chemins.

Période creuse

Entre Roland Garros où il a chuté au troisième tour face à Teimuraz Gabashvili et l'US Open où il a été battu au second tour, Roddick a enchaîné les mauvaises performances. Forfait à Madrid et Toronto, il a été battu par Dudi Sela en 1/8e au Queen's, Yen-Hsun Lu en 1/8e à Wimbledon, Mardy Fish a par deux fois été son bourreau à Atlanta et Cincinnati et Simon a été victorieux à Washington. Des défaites inquiétantes car elles sont arrivées face à des adversaires moins bien classés que lui.

La pire est sans doute celle de Wimbledon où, alors qu'il avait le match en main, Andy a semblé défaillir pour laisser Lu remporter le match en cinq manches très serrées. Un véritable crève-coeur puisqu'il était en finale l'année dernière. Pire, le fait qu'il perde des matchs à ne pas perdre tels que ceux-ci  à des occasions aussi rapprochées laisse à penser que quelque chose de général ne va pas. Roddick a donné un semblant de réponse lors du Masters 1000 de Cincinnati.

Un cas bénin de mononucléose

Andy Roddick est apparu avec le sourire en conférence de presse à Cincinnati. "Je suis soulagé que l'on ait trouvé ce qui provoquait cela. Ce n'est pas quelque chose qui va me faire beaucoup de tort, ce n'est rien de très sérieux, souffle le Texan. Donc les médecins pensent que ça va maintenant. J'en suis presque débarrassé, si ce n'est totalement." Il s'est voulu rassurant en n'évoquant qu'un cas bénin de mononucléose. Sa participation à l'US Open n'était donc pas menacée: "Le docteur m'a dit: "la bonne nouvelle c'est que vous êtes probablement prêt à reprendre. Soyez un peu prudent mais ça devrait aller". Ca a été un soulagement."

La question est maintenant de savoir à quel point la mononucléose a-t-elle agi sur les performances d'Andy Roddick? On se souvient des cas de Roger Federer et de Mario Ancic. Dans le cas du Suisse, la mononucléose n'a pas été un véritable frein à ses performances. Dans le cas du Croate, on ne le voit quasiment plus sur le circuit... car il va de rechute en rechute puis de blessure en blessure. Cela pourrait faire toute la différence. Et ne pas forcément mettre en péril la carrière du canonnier américain.

Le sursaut de Cincinnati

Dans la foulée, Roddick a réalisé une magnifique performance à Cincinnati, en se qualifiant pour les demi-finales. Face à Sergeï Stakhovsky et Thiemo de Bakker, il a d'abord cherché à se rassurer. Assez tendu, il a passé beaucoup de temps à s'encourager et à partager avec le public pendant ces deux matchs, surtout contre l'Ukrainien. Ensuite, c'est une démonstration de force mentale qu'il a produit face à deux membres du Top 5, Robin Söderling et Novak Djokovic. Etincelant pendant un set et demi face au Suédois, Roddick a par la suite dû subir le jeu de Söderling. Après avoir eu des balles de match dans la seconde manche et de nombreuses balles de break dans le troisième set, l'Américain semblait ne pas être destiné à remporter ce match. Il va pourtant faire mentir le destin en se montrant le plus solide dans le tie-break et remporter ce match après quasiment trois heures de jeu.

Face à Djokovic, le duel tant attendu n'a pas eu lieu. Complètement à côté de ses pompes, le Serbe n'a pas offert de résistance à Andy. Mardy Fish mettre fin aux espoirs de Roddick en demi-finale, après un nouveau match très long. Ce qui est encourageant, c'est que Roddick a su enchaîner quatre matchs éprouvants. Il ne semble donc pas dérangé outre mesure par sa mononucléose. Ce qui l'est davantage beaucoup moins, c'est son niveau de jeu. Même pendant ses deux belles victoires sur Söderling et Djokovic, Roddick n'a jamais démontré un niveau de jeu exceptionnel... C'est mentalement qu'il a remporté ces deux matchs. Il a encore beaucoup de travail devant lui s'il veut retrouver son niveau de Miami.

Du mieux en fin de saison?

A l'US Open, Andy Roddick a donc perdu contre Tipsarevic, sous l'oeil avisé de sa femme Brooklyn. Rappelons que c'est elle qui a sauvé la carrière de Roddick lorsqu'il était blessé à l'été 2008. Espérons qu'elle trouvera à nouveau les mots qu'il faut pour qu'Andy retrouve son énergie et sa puissance légendaire! Même si je n'ai pas vu ses matchs de l'US Open, j'ai bien senti Roddick moins à l'aise qu'à son habitude sur le terrain. Moins percutant au service que d'habitude, des montées au filet jamais dans le bon timing, l'Américain a retrouvé ses  travers d'un autre temps. C'est dommage car une nouvelle fois, il passe à côté d'une possible belle saison. C'est la troisième fois consécutive que Roddick réussit un très bon début de saison avant de disparaître durant l'été.

En 2008 c'était en raison d'une blessure. L'année dernière, c'était le temps de récupérer mentalement de sa terrible déception de Wimbledon. Cette année, c'est une mononucléose qui l'aurait rendu léthargique. S'il ne mettait pas entre parenthèses la saison sur terre battue, il pourrait sans aucun doute ne pas subir une réadaptation difficile. Malheureusement, chaque année il commet la même erreur. Cette année, elle a eu des conséquences dantesques, lui ruinant sa période préférée, l'été américain. Les attentes sont très grandes d'ici la fin de la saison, où il devra défendre sa place dans le Top 10 mondial. GO ANDY!!!