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1 novembre 2006

Un jour important dans la carrière de Juan Pablo Montoya... Le 16 Septembre 2001

Italie_2001

Le 11 Septembre 2001, à 8h46 et à 9h03 les Etats-Unis sont touchés coup sur coup par des attentats inattendus. Avec la destruction des Twin Towers, coeur économique des Etats-Unis, l'Amérique est profondément blessée. Juan Pablo est déjà en Italie quand le drame se produit. Il découvre les images à la télévision et il ressent de la tristesse pour cette nation qui l'a accueilli à bras ouverts (il réside à Miami) et au sein de laquelle il se sent véritablement chez lui. Même s'il n'oublie jamais qu'il est Colombien et alors qu'il se bat pour son pays à sa manière, Juan Pablo se sent américain. Il se dit que le meilleur hommage qu'il puisse rendre c'est en montrant que la vie continue et qu'il ne faut pas surtout se laisser abattre car c'est ce que recherchent les terroristes. Il pense à la course de ce week-end à Monza et il voudrait montrer l'exemple de la réaction que tous les Américains devraient avoir: il gardera sa peine au fond de lui durant tout le week-end et il fera son boulot du mieux qu'il peut. Il rendra hommage aux victimes en ne lâchant rien, pas à un seul moment. Montoya respecte son engagement pendant la séance qualificative en signant la pôle position de manière convaincante, la troisième de sa carrière. Durant le briefing d'après-séance Juan arbore un brassard noir au bras gauche en signe de deuil. Il sait qu'il est le favori pour la victoire du lendemain si la voiture daigne se montrer fiable mais il sait aussi qu'il aura fort à faire face aux Ferrari et à son coéquipier Ralf Schumacher...

Juan Pablo réalise un départ parfait en négociant la première chicane en tête. Durant les premiers tours il a du mal à tenir sa voiture sur la piste étant donnée la lourde quantité d'essence qu'il a emporté: il est parti pour une stratégie à un seul arrêt. Barrichello en profite et le passe au huitième tour. Montoya ne s'inquiète aucunement: étant donné la vélocité de la Ferrari et les temps au tour réalisés par le Brésilien, il est plus léger que la Williams-BMW du Colombien et il doit donc être sur une stratégie différente. Il ne reste plus à Juan d'être le plus prudent possible en attaquant avec une voiture assez instable. Au dix-neuvième tour il sourit sous son casque lorsque la Ferrari de Rubens se dirige vers les stands. Juan Pablo sait qu'il lui reste alors à peu près une dizaine de tours d'autonomie en carburant et il doit tout faire pour mettre le plus de temps possible entre lui et Barrichello. Il réalise alors dix tours digne d'un équilibriste. Avec des pneus cloqués ayant perdu toute leur adhérence, il vole littéralement sur la piste en réalisant des chronos d'une régularité remarquable. Il se dirige vers les stands au 28ème tour, à peu plus de la mi-course. Après un ravitaillement rondement mené, il reprend la piste en seconde position, à une dizaine de seconde de Barrichello. Il sait qu'il est en position de force car un arrêt aux stands "coûte" en temps à peu près vingt secondes et Rubens doit encore en effectuer un, pas lui. Juan Pablo fait très attention durant les cinq tours qui suivent, tâchant de perdre le moins de temps possible. Lorsque le Brésilien s'arrête puis reprend la piste, Juan a un matelas confortable de dix secondes d'avance. Voyant la Ferrari n°2 revenir fortement sur lui, Montoya résiste du mieux qu'il peut. En passant à chaque tour à côté des stands, il a une goutte de sueur qui lui coule le long du front lorsqu'il voit l'écart fondre très rapidement sur les panneaux d'affichage. Il se dit alors que son rêve de victoire pourrait bien s'écrouler comme les deux tours du World Trade Center cinq jours plus tôt. Mais comme si le destin en avait décidé autrement, Juan Pablo Montoya remporte sa première victoire en Grand Prix!

C'est dans ces conditions un peu particulières que Montoya a remporté sa première victoire en Formule 1, première d'une belle série. Ca a été un véritable soulagement pour Juan, qui courait derrière elle depuis le début de la saison. Sur le podium, il a enfin pu laisser éclater sa joie, mais de manière retenue compte tenu des évènements qui ont précédé la course. Il n'y a pas eu de champagne sur le podium mais peu en importait pour le Colombien qui avait réalisé l'essentiel, en passant enfin la ligne d'arrivée en première position qui semblait se refuser à lui (il a abandonné en Allemagne sur casse moteur alors qu'il menait la course de main de maître). C'est ici, à Monza, lieu vraiment particulier pour la carrière du Colombien et dans ce contexte étrange qu'il a été le meilleur parmi les meilleurs. Comme une drôle de coincidence c'est lui qui remportera le Grand Prix d'Angleterre le 10 Juillet 2005, quelques jours seulement après les attentats de Londres du 7 Juillet. Il s'était donné comme pari de se montrer à la hauteur de l'évènement afin de soutenir moralement toute une nation, et il y est parvenu, démontrant une force de caractère hors du commun. Il n'est pas américain et ne le sera peut-être jamais (il est vraiment fier d'être Colombien et aime particulièrement sa patrie) mais il s'est senti comme obligé de faire quelque chose pour aider ses amis des Etats-Unis dont la famille a été touchée par ces évènements tragiques. Tout ceci a pratiquement éclipsé la performance de Juan Pablo, qui n'était pas à négliger. C'était la première victoire d'une série qui allait prendre fin bien trop vite...

Italie

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