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9 décembre 2006

Le développement durable

D_veloppement_Durable

On en entend souvent parler, mais qu'est ce c'est concrètement le développement durable? Enjeu politique depuis les années 1960, les choses se sont accélérées pendant les années 1980, au moment où les nations les plus riches se sont rendues compte que la situation était sans issue si on persévérait dans cette voie. Je vais vous exposer le résultat de mes recherches sur le sujet, en résumant notamment l'article de Benoît Ferrandon, paru en 2003 dans les Cahiers Français.

I/ Historique

  • 1. L'éco-développement: prise de conscience et divisions

Si la notion de développement durable est relativement récente, les réflexions sur les effets néfastes de l'activité économique sur l'environnement prennent leurs racines après la Seconde Guerre Mondiale. C'est après le "boom" de la consommation des années 1960 que les premières craintes ont commencé à apparaître. C'est notamment le rapport "Halte à la croissance" publié en 1972 qui a fait prendre conscience de manière internationale les risques d'épuisement des ressources naturelles qui pourraient être provoqués par la poursuite de la croissance économique et démographique du monde. A la conférence des Nations Unies de Stockholm la même année, Ignacy Sachs popularise la notion d'éco-développement. Cette dernière induisait la maîtrise de l'usage des ressources naturelles, le développement de technologies non polluantes et en adaptant le mode de consommation selon le besoin et non pas la demande. C'est ce dernier point qui a tué à la proposition dans l'oeuf. En effet, il était trop opposé à la logique marchande et libérale, surtout quand elle est ultra-libérale, comme durant les années 1980 avec Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne.

  • 2. Un développement durable plus consensuel

Les choses changent en 1987 avec la parution du rapport Bruntdland (nom de l'ancien Premier Ministre norvégien, qui a beaucoup travaillé pour le développement durable) qui crée la notion de développement durable et sa définition: "un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans comprommettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins".  Dès 1992, il est inscrit comme objectif de la communauté international au Sommet de la Terre de Rio. Mais pourquoi a-t-il été plus facilement accepté que l'éco-développement? Le fait est qu'il est plus flexible que ce dernier, et donc plus sujet à interprétation. C'est ce flou qui lui a assuré son succès et qui fourni la base nécessaire à un consensus mondial.

II/ Caractéristiques et enjeux

  • 1. Les trois piliers

D_veloppement_Durable1Le développement durable vise à promouvoir un mode de développement qui concilie croissance économique, progrès social et préservation de l'environnement. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le développement durable n'a donc pas qu'une portée environnementale. En effet, on a besoin de la croissance économique pour avoir un progrès social certain, le tout en respectant l'environnement. Autour de ces trois piliers, le développement durable engendre un certain nombre de caractéristiques, par exemple: géographique avec une conception au niveau mondial comme au niveau local (c'est pourquoi des Agendas 21, des programmes d'action en faveur du développement durable pour le XXIème siècle ont été aussi mis en place au niveau local, pour des "villes durables"), temporelle avec notamment le concept de précaution: il faut prendre en compte le risque pour l'environnement d'une découverte ou de son application, de solidarité de manière intergénérationnelle avec le concept de précaution mais aussi internationale avec l'aide du Nord au Sud... 

  • 2. Des modes de production et de consommation insoutenables

Aux sources du développement durable se trouve le constat de l'impact de l'activité économique sur l'environnement, dont les preuves se sont multipliées ces dernières décennies. Le changement global à l'oeuvre se décline autour de trois phénomènes. Le réchauffement climatique, tout d'abord, avec la concentration croissante de gaz à effets de serre (GES) qui se traduit par une élévation de la température moyenne à l'échelle de la planète et par une montée du niveau des océans. La réduction de la biodiversité avec la moitié des espèces végétales et animales de la Terre qui pourraient disparaître au cours du XXIè siècle: si cette crise d'exctinctions n'est pas inédite, c'est la première fois que l'Homme en est responsable. Le troisième phénomène est l'exploitation abusive des ressources non-renouvelables et des milieux naturels fragiles. 

III/ Les limites à l'engagement

  • 1. Le protocole de Kyoto (1997)

Le protocole de Kyoto est la première application des décisions prises à Rio en 1992, sur la question du changement climatique. Il instaure un objectif chiffré: une baisse de l'émission de gaz à effets de serre de 38 pays industrialisés de 5% par rapport à leur niveau de 1990 et d'ici à 2012. Le protocole introduit aussi un système d'échange de permis d'émission de GES qui sont transférables d'un pays à l'autre. Les Etats-Unis avaient signé le protocole en pensant pouvoir racheter des permis et ainsi limiter la diminution des GES de son industrie et donc les coûts que cela aurait pu apporter. Mais dès 1998, la flexibilité du système d'échange de permis est sérieusement remise en cause avec la limitation à 2.5% de quotas échangeables par pays. Les USA se retirent en Mars 2001. Il faut aussi souligner la réticence des Pays En Voie de Développement (PED) car ils ont peur que des règles trop strictes viennent bloquer leur croissance. En effet, les pays industrialisés ont énormément pollué pour être comment ils sont: comment peuvent faire les PED pour les rattraper s'ils n'ont pas le droit de polluer autant?

  • 2. Le sommet de Johannesburg (2002)

La réunion de Johannesburg montre que la situation semble sans issue, notamment à cause des divergences de vues et d'intérêt croissantes. Aucun engagement n'est pris si ce n'est de réduire de moitié d'ici à 2015 la part des être humains ne pouvant avoir accès à l'eau potable. Les raisons de manque de communication sont claires: Les Etats-Unis bloquent toutes les mesures trop coûteuses, l'Europe ne fait aucune concession sur Kyoto et les pays du Sud réclament plus de concessions avant de s'engager. Bref, on comprend très vite que le système ne peut pas fonctionner tel qu'il est. De plus, il semblerait que certains pays ont de belles paroles, mais dès qu'il s'agit de passer aux actes, ils préfèrent protéger leur propres intérêts. Est-ce que c'est justifié que la 1ère nation du monde, qui est censée montrer l'exemple, ne fasse pas attention à la planète?

D_veloppement_Durable2

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