Le Judaïsme (2/3)

La diaspora (du grec, "dispersion")

La menace extérieure persiste et en 587 avant J-C, ce sont les Babyloniens qui arrivent, prenant cette fois Jérusalem. La population est déportée à Babylone. Après plusieures batailles et plusieurs retours successifs à l'autonomie et à l'occupation, le peuple juif va commencer à se séparer, certains commençant à émigrer autour du bassin méditerranéen. Un nouvel Etat Juif n'apparait qu'en 167 av J-C., à la suite de la révolte des Maccabées contre la civilisation grecque. C'est d'ailleurs trois ans plus tard qu'a été pour la première fois célébrée Hanoucca ("inauguration"), qui commémore la consécration d'un temple au seul culte juif par Judas Maccabée, vainqueur des Grecs.

Mais l'Etat Juif doit par la suite se soumettre aux Romains, non sans heurts. Après plusieurs révoltes, l'échec de la rébellion de Bar-kokhba (132-135), très meurtière pour les Juifs, a scellé leur sort dans la région et ils ont été expulsés. C'est la grande diaspora, qui ne va prendre fin qu'en 1948 avec la proclamation de l'Etat d'Israël. La Palestine devient la province de syro-palestine au IIe siècle, avant de passer sous la domination des califes ommeyyades qui ont fait passer la Palestine et la Syrie sous l'influence de l'islam. A la fin du VIIe siècle, sur l'emplacement de l'ancien Temple de Jérusalem, sont contruites les mosquées d'Omar et Al-Aksa.

Les communautés juives ont évolué chacune de leur côté, les unes autour de la Méditérranée, qui ont pris le nom des Séfarades ("Espagne" en hébreu), les autres, celles d'Europe du Nord et orientale, les Ashkénazes ("Allemagne" en hébreu), qui ont développé leur propre langue, le yiddish. D'autres enfin émigrent vers la Babylonie, où, pendant trois siècles, la Loi orale juive va être rédigée afin d'assurer malgré l'exil la tradition judaïque: c'est ainsi qu'est né le Talmud ("étude" en hébreu), écrit entre le IIe et le IVe siècle. Les écoles rabbiniques se sont multipliées, et est apparu avec le Talmud la Halakha, un système juridique contenant des prescriptions religieuses (les misvot), qui devait dès lors constituer l'ossature du judaïsme traditionnel, et la Haggadah (le récit).